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Le d​é​part de feu

by Nicolas Virey

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anaisv06 Magnifique, beaucoup de poésie, j'adore!
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1.
Frénésie 04:01
La revoilà la frénésie de toujours plus. Il n'y a jamais assez, on est jamais content. Peut-être faut-il observer mieux le présent, Se mettre d'accord et trouver un consensus. Et arrive ce moment où pourtant adulte, Ça nous a échappé, ce qui est mal ou bien, Jusqu'où on pourrait aller, plus loin. Et enfin Avancer jusqu'à quelle échelle dans le tumulte? Alors on le fait quand même encore un peu plus, Comme un essai en se jurant de retenir Ce que ça nous fait d'y aller et de courir. On sait que l'on se ment un peu, un peu plus. Mais puisqu'au fond je sais ce qui est important J'élimine vite les choses ennuyeuses, Les choses du moment qui nous paraissent creuses. En fait, là où le sens n'est pas, à cet instant. Par si peu de principes On se met en danger. Tout est possible à jouer Mais de peur on s'agrippe. Je n'en crois pas ma montre. On dirait qu'elle me parle, Dès que je la regarde Je sens monter la honte. Les chiffres sont des mots qui disent: “Hâte-toi! Toutes les heures passent, comble-les et tais-toi”. Il reste sous ma main encore un peu de temps. Je sens que tout s'est mit à bouger dehors Mais que comme ce que ressent un arbre mort Plus rien ne m'atteint, ça reste coincé dedans, Encerclé par autant de temps... du temps, du temps Tellement plus qu'il n'en faudra jamais pourtant. Du temps qui passe si vite mais si longtemps Et sans jamais sembler se remplir vraiment plus qu'avant. Je parle fort pour poser des questions sans cesse, J'y répond avant de les avoir terminées. J'ai raté trois saisons sans même le remarquer Et j'ai au dernier moment, avouer mes faiblesses. Je chante violemment ce qui a bien incubé, Ce qui restait coincé par d'étranges manières. Un mélange de cris du cœur érodé Qui n'a pas su guérir malgré milles prières. Blanc ou noir. Pourtant on dit aimer les nuances Mais quand il s'agit de les tenir, là on fuit. Et cet incontrôlable besoin de présence Qui ruinera peu à peu le chant des amis. Je reviens toujours à ce même fondement Un jour sur deux, quand je n'ai nul part où aller. C'est très bien de se permettre de divaguer, Retrouver la source qui nous garde vivant. Là, entre la tension et le relâchement, Entre la dissonance et la résolution, Il y'a un espoir que je cherche souvent Mais ne trouve pas. La réponse sans question.
2.
La table 03:30
Suis-moi, je t'emmène lentement par la main A l'auberge où les gens parlent entre les mots. Cet endroit maintenant je le connais si bien, J'y ai laissé ma soif, mes douleurs, mes fardeaux. On se retrouve à la table de l'évidence. On y va ni vraiment pour boire ni pour manger Mais pour voir entre nos phrases des ressemblances, Pour jeter nos espoirs comme on jette les dés On va reprendre un petit supplément d'âme Dans la ruelle où le soleil ne vient jamais. On va rallumer la torche et rendre la flamme, Se frayer un chemin jusqu'au comptoir des damnés. On va se rasseoir et ne plus se mentir, Ecouter encore un peu le bruit des mots sonner. Ecoute les sanglots camouflés dans des rires J'y ai vu des yeux vides qui pleurent sans pleurer.
3.
Tu portais une robe blanche Et des fleurs autour de ton cou, Et tu allais gaiement partout, Des peintures sur tes hanches Dans le froid ou la chaleur, Combien de nuit a-t-on passé ? Combien de jours a-t-on aimé Avant que cette étoile ne meurt ? Es-tu toujours là-bas ? Et pardonnera tu Un homme ivre et perdu ? Es-tu toujours là-bas ? Ta voix me semblait si juste Sur le disque qui tournait Dans ce soir rouge d'été, Je m'allongeais sur ton buste. Parfois je rêve et vois cette scène. Toujours la même, qui s'impose. Dernière chance, on se promène, Chemin désert, horizon rose Es-tu toujours là-bas ? Et pardonnera tu Un homme ivre et perdu ? Es-tu toujours là-bas ?
4.
Je voudrais retrouver le vent Qui autrefois soufflait ici. Au fond du temps, au bout des nuits, Je veux remonter le courant. Je voudrais voir en tout ces lieux Là où je vais, la vie d'avant. Une pluie vielle de cent ans, La mémoire sans ses adieux. Je voudrais pouvoir écouter Ses cris de joie d'il y a longtemps, Des chansons vieilles de mille ans Le bruit des bottes sur les pavés. Je sais que rien n'a disparu De tout ces gens qui ont vécu Toutes ces années, juste ici Comme des voiles transparents Ces millions d'âmes endormies Je les vois danser dans le vent
5.
Juste assez 03:22
J'aime le thé quand il brûle ma langue Mais juste assez pour que je sente Autre chose que le goût, quelque chose Comme un miracle. Comme quand tu roule en voiture et par chance Tu t'arrête, au bon endroit, au bon moment Pour voir ce soleil rouge levant Entre deux jeunes arbres qui dansent. J'aime le son de ces lézards Quand ils courent sur le toit, Et je veux les entendre comme je t'entends toi. C'est une chanson pour toi Juste un sourire pour toi Je vois en toi de l'amertume Ton désir s'est écroulé, Comme une feuille sur le bitume Comme un chien abandonné
6.
Moi je voudrais aller juste au bord du canal, Respirer pour longtemps les souvenirs vaincus, Les années du lycée, l'insouciance joviale, Sur tout les bords de Saône où nous étions émus. Et je voudrais reprendre doucement le chemin Tout en bas du lycée en serrant sur la gauche Qui débouche sur deux prés. Quand avec les copains On y allait chanter découvrant la débauche... Mes amis d'autrefois! Ça n'fait pas si longtemps. Vous m'avez tout appris et tout ce savoir-faire Je le garde pour moi car plus rien ne m'attend. Et je ne fais pas mieux que des pas en arrière. Ça me semblais si juste, comme une finalité Mais le temps fait son oeuvre et j'y suis étranger. Je ne vais même plus sur les quais de la Saône Repêcher mes amis me livrer à la faune. Amis de ma jeunesse, je n’oublierais jamais Les heures de liesse, le frisson, le vrai. Amis de ma jeunesse où êtes-vous passés? Et par quelle fenêtre tout ça s'est envolé? Amis de ma jeunesse je me suis brûlé Par le feu des heures tendres qui donne sans dire, Par le cri intérieur qui rechigne à partir. Amis de ma jeunesse, rendez vous sur les quais.
7.
Je transporte les jours blessés Vers la rivière, très loin d'ici. Je sens le vent se délester Du poids de trois années d'ennui. Deux jours ou deux ans, peut-être Suis-je resté allongé là. Devant la grande fenêtre Qui dominait les autres toits. L'aube vainquant l'ombre des nuits. Soleil levant, là, sur mon lit Et j'ai vu souvent le feu naître Dans notre foyer en hiver. Les flammes bleus apparaître Et bien des voix se taire Il faut crier ce que l'on sent, Il faut voir ce qui se passe Des hommes une impasse Et personne ne comprend. L'aube vainquant l'ombre des nuits. Soleil levant, là, sur mon lit
8.
J'y croirai tant que c'est possible Pleurant des flots de vérités. Il ronfle le souffle des cuivres, Il se dépose sur nos pieds. Je refuse et je fuis souvent En prétendant que la nuit tombe. Puis tout commence et reprend, Comme la lumière et son ombre. Mais, seules les vraies joies survivent. Encore une ou deux tout autour, Ça suffira jusqu’à la rive. Passer le temps. Chacun son tour. Le feu se tait, tout va s'éteindre, Bientôt tout va recommencer. Et puis le souffle. Et puis l'étreinte, L'amour qui n'a jamais cessé. Et tant qu'il nous reste une braise On peut toujours tout faire brûler. Le soleil rouge, la genèse... Tout reste encore à inventer. Les mots, les phrases balbutiées Qu'on ne comprendra plus jamais Le feu va s'éteindre, on le sait Comme rire juste avant de pleurer. Où sont les arches, les miracles, Les choses qu'on nous a promis? Les belles tresses, les amours peints Sur les toiles, sous le vernis Laissez grimper les lierres verts Laissez courir les fausses joies, Laissez vivre les âmes lourdes, Laissez s'éteindre le feu, là.
9.
Il y a un départ de feu dans ma mémoire Qui va tout embraser et on ne peut rien faire. Tout le monde est là mais il est déjà trop tard. Les flammes s'étoffent et sifflent une de leurs vieux airs. C'est comme un feu qui sommeille pour mieux repartir. La chaleur frémit et les braises se concertent Avec les foyers prêts à brûler et à rire De deux trois maladresses aux branches inertes. Comme un tapis de braises avançant en rampant Et qui sans trop de bruit, va gagner du terrain. Et les riverains regardent en gémissant Le cadeau du présent qui vit sur son chemin. Le cœur bien amoché qui brûle sans mentir, La main tendue parfois mais jamais tous les jours, Le brasier qui s'éteint mais qui va revenir Les mains toutes remplies de cet unique amour. Je te verrai surement entre deux peupliers Ou sur l'onde d'un lac à peine réveillé. Et retrouver soudain la vie qui s'est sauvé.
10.
Je ne tiens plus dans ce brouillard assourdissant. J'entends l'appel comme une voix pleurant mon nom. Canal, rivière, chemins, lièvres et faons, J'arrive c'est promis, dans une ou deux saisons. Je ne tiens plus entre ces murs neufs sans âmes Je retourne bientôt là où se tient ma vie. Je ne serai pas long, en quelques coups de rames Je serai de retour dans le plus beau pays. Il n'y a qu'une vallée où tout peut attendre. C'est celle là, où rien ne presserait vraiment. Comme un grand lit de feuilles où pour longtemps s'étendre Et passer une nuit entière en un instant. Pourquoi se contenter d'à peine quelques branches Quand toute une forêt attend un peu plus loin ? Et quand les chênes chantent les autres se penchent, J'entends les rires d'une bande de copains. Mais des gens me disent souvent que c'est trop loin Et que la route qui y mène est ennuyeuse. Tout ces yeux ne voient-t-il pas ces hanches creuses Qui enflent les courbes et l’espoir dans le matin ? Il n'y a qu'une vallée où tout peut attendre. C'est celle là où rien ne presserait vraiment. Comme un grand lit de feuille où pour longtemps s'étendre Et passer une nuit entière en un instant.

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released April 21, 2019

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Nicolas Virey Antheuil, France

Auteur compositeur, membre du collectif l'Engeance à Dijon œuvre dans la chanson mais depuis 2015 en français et de nouveau seul. Bien ancré dans la poésie chantée, il s'accompagne à la guitare, à la vielle à roue ou à l'harmonium. Il est aussi vielleux dans le groupe "La Ruche" (transe/drone) et le groupe "Cromorne" (Duo trad/transe)
chanson.bourdon@gmail.com
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